On entend souvent parler des bandes riveraines et l’importance du maintien d’une adéquate végétation sur la rive des plans d’eau. Mais qu’est-ce que ça mange en hiver une bande riveraine ?

Celle-ci représente une zone de végétation permanente de transition, longeant les plans d’eau, entre l’environnement terrestre et aquatique. Elle représente donc une « zone tampon » qui permet le maintien de l’équilibre de ces deux milieux. Pour être efficace, sa largeur doit être proportionnelle à sa pente et elle doit être composée d’une diversité de plantes herbacées, d’arbustes et d’arbres.

Les bandes riveraines servent principalement à protéger la berge contre l’érosion, donc la perte de terrain, et à préserver la qualité des eaux de surface. Effectivement, cette zone, lorsqu’elle est adéquatement composée par des espèces présentant des racines assez profondes, fixe le sol et empêche le vent, les vagues et les eaux de ruissellement d’engendrer des décrochements rapides ou graduels de la terre. Les cours arrière dénudées des maisons situées le long des lacs et des rivières c’est peut-être bien beau pour certains, mais avec les effets grandissants des changements climatiques, c’est risqué !

Il faut se rendre à l’évidence que les conditions extrêmes de plus en plus fréquentes qu’apportent les changements climatiques obligent le respect des normes minimales des bandes riveraines et même qu’il est nécessaire de renforcir les mesures établies. Les bandes riveraines permettent également de retenir les eaux qui s’écoulent des terres vers les plans d’eau et augmentent leur infiltration dans le sol. Ceci permet de filtrer les eaux de ruissellement et de réduire la quantité de contaminants qui se dirigent vers les plans d’eau. Dans une optique de changements climatiques, qui amèneront des périodes d’étiages de plus en plus sévères (périodes où le débit et le niveau de l’eau est au plus bas), elles permettent de grandement réduire les effets négatifs sur la qualité de l’eau, notamment, de réduire les frais de traitement des usines d’épuration pour l’approvisionnement en eau potable pour les municipalités s’approvisionnant en eau de surface. Les bandes riveraines apportent un nombre impressionnant d’avantages, que nous appelons des services écosystémiques, dont en voici une liste non exhaustive : augmentation de la biodiversité en offrant un habitant adéquat aux espèces fauniques terrestres et aquatiques, réduction des coûts d’entretien des cours d’eau, diminution des risques d’inondations, régularisation de la température et du cycle de l’eau, effet brise-vent (lorsque constituée d’arbres et d’arbustes), augmentation des habitats pour les espèces et en milieu agricole : réduction de l’avancée de ravageurs et de maladies au champ. La bande riveraine peut permettre d’augmenter le phénomène de pollinisation, elle augmente la productivité économique des superficies agricoles inondables et difficiles à drainer et à travailler et en milieu résidentiel, l’implantation d’une bande riveraine valorise entre autres, l’aménagement paysager naturel et le retour d’une plus grande diversité d’oiseaux.

Au Québec, c’est la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (PPRLPI) qui émet les prescriptions concernant les bandes riveraines. Cette politique suggère la mise en place de bandes riveraines élargies d’une largeur de 10 à 15 mètres débutant à la ligne des hautes eaux (limite qui détermine le niveau maximal annuel où monte l’eau du plan d’eau sur la rive) en fonction d’une caractérisation du type de rive et d’une largeur minimale de 3 mètres en milieu agricole. Diverses lois et politiques provinciales visent également des aspects de protection des bandes riveraines permettant de mettre en place des mesures  de protection. Mais ce sont réellement les MRC et les municipalités locales qui détiennent le pouvoir de développer des règlements afin de mettre en œuvre la protection des bandes riveraines sur leurs territoires. Les MRC ont notamment le pouvoir d’adopter des règlements de contrôle intérimaires (RCI) ainsi que de modifier le schéma d’aménagement (SAD) afin de déterminer des zones de protection puis les municipalités locales doivent modifier le plan d’urbanisme afin de respecter les mesures du SAD et elles ont même le loisir d’être plus restrictives dans le développement de règlements municipaux. Plus la bande riveraine est large, plus elle permet de protéger l’environnement !

Comme l’état des bandes riveraines représente un élément inquiétant grandissant, tant chez les propriétaires que chez les acteurs municipaux, plusieurs pratiques peuvent être mises en place afin d’assurer la protection de l’environnement. En milieu agricole, le programme Prime-Vert du ministre de l’Agriculture des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) permet aux agriculteurs d’obtenir une subvention substantielle lors de l’aménagement d’une bande riveraine élargie. Ensuite, pour les municipalités, il est tout d’abord important de s’assurer de l’état des bandes riveraines sur leur territoire par la réalisation de caractérisations ou d’un inventaire en zone résidentielle, industrielle et agricole. Il est ensuite important d’évaluer si les normes réglementaires en place sont adéquates. L’implantation de mesures non règlementaires (journée de distribution d’arbres, formations sur les bonnes pratiques riveraines, diffusion d’informations, patrouille verte, etc.) peut être mise en œuvre pour notamment renforcer l’application des mesures règlementaires.

 

Pour en connaître d’avantage sur les différents volets de Prime-Vert du MAPAQ, consultez le lien suivant : https://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Regions/centreduquebec/INPACQInfolettre/agroenvironnement/Pages/Banderiveraineelargie.aspx

 

Essor Environnement possède une grande expertise tant au niveau de travaux de caractérisation et d’inventaire que de mise en œuvre de projet visant la protection et l’implantation de bandes riveraines. N’hésitez pas à contacter nos spécialistes afin d’obtenir plus d’informations ou un accompagnement adapté. Les bandes riveraines élargies représentent une excellente mesure d’adaptation aux changements climatiques, n’attendez pas à mettre vos projets en œuvre !

 

Photos :

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Riparian_strip.jpg

http://www.environnement.gouv.qc.ca/EAU/rives/index.htm